Portes ouvertes à Bidart

Quelques chanceux (comme moi), ont pu bénéficier d’une visite guidée exceptionnelle de cette villa organisée dans le cadre des Journées Européennes du Patrimoine à Bidart.

Située – comme son nom l’indique – à côté du ruisseau, la Villa Uhaldia a une riche histoire, a connu plusieurs propriétaires et reste l’une des rares maisons de villégiature bidartar construite à partir d’une ferme qui existait déjà.

C’est Eric Cron, chef du service patrimoine à la Région Nouvelle Aquitaine qui était chargé de nous faire découvrir cette propriété pour notre plus grand plaisir. Il faut avouer que la météo humide de ce dimanche 19 septembre n’était pas des plus clémentes pour profiter pleinement de l’expérience… mais on en retient quand même pas mal de choses…

La villa Uhaldia à Bidart

En 1913, Martin Duhalde vend sa ferme à Adèle Hayet domiciliée alors à Paris. Après son mariage en 1917, Adèle décide de la vendre à son tour à Paul Tiphaine, négociant à Paris, qui choisit de faire appel à l’architecte Louis Gomez pour l’accompagner dans son projet.

Architecture néo-basque

Ce dernier modifia le chemin d’accès originel et décida de construire en 1918 une conciergerie de style néo-basque. On y retrouve une façade qui reprend les codes de l’architecture néo basque du style Labourdin (asymétrie du toit, ouvertures en façade,…). Finalement, pour des raisons financières, Paul Tiphaine renonça à l’idée de construire une nouvelle maison et pensa un autre projet : réaménager l’ancienne ferme de la propriété. C’est vers 1920 qu’il confia cette entreprise à l’architecte Raymond Larrebat-Tudor. Ce dernier réorganisa les différentes pièces de la ferme pour en faire une propriété équipée avec les standards de l’époque (hall, grand escalier, petit et grand salon, salle à manger, cuisine…).

Quelques années plus tard, en 27, l’ingénieur américain Edgar Carolan acheta la demeure pour s’y installer avec sa famille et c’est Henri Rateau, architecte de Bidart qui est choisi pour dessiner la nouvelle conciergerie à l’entrée de la propriété et pour réaménager et agrandir la maison principale.
Ce dernier travaillera sur son extension mais aussi sur l’esthétique de la maison afin de donner le cachet néo-basque à la demeure telle qu’on la connaît aujourd’hui. On y reconnait le style Rateau avec des arcades, une belle terrasse, de jolies ouvertures sur les Pyrénées…

Pour embellir la propriété, le couple Carolan fit appel aux frères Gélos, pour la création d’un superbe jardin avec des terrasses, des allées, des arches de rosiers, des « chambres », des espaces confidentiels.  A cette époque, sur la Côte basque, un jardin des frères Gélos était une vraie marque de bon goût et de raffinement.

Il est raconté dans la presse locale que Monsieur Carolan et son épouse organisaient des réceptions et soirées mondaines exceptionnelles. Les articles vantaient la beauté de la propriété, sa décoration et ses jardins.

Pour ceux qui ont lu l’article jusqu’au bout, sachez que nous n’avons pas pu rentrer à l’intérieur de la villa mais cette promenade dans les jardins superbement entretenus et cette parenthèse dans cette époque qui nous fascine tous valait bien le détour.

Un grand merci aux actuels propriétaires qui ont ouvert leurs portes, à Maïté Elhinger et Eric Cron pour la visite et la collecte des informations, et aux bidartars qui ont partagé leurs savoirs pour permettre d’étoffer l’inventaire du Patrimoine.


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Retrouvez le livre « Bidart, entre terre et mer » édité par Le Festin, en vente dans les maisons de la presse de Bidart et dans les librairies locales.

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