A l’approche du printemps, l’heure est au carnaval. Au Pays basque, chaque province a sa manière de le fêter. Découvrez ou redécouvrez les mythes liés à cette tradition.

Après avoir honoré la venue d’Olentzero et l’annonce du solstice d’hiver fin décembre, c’est maintenant l’arrivée prochaine du printemps et d’une météo plus clémente qui est fêté dès la fin du mois de janvier avec la célébration du carnaval.

Au Pays basque, trois personnages sont incontournables à ce culte : Hartza (l’ours), les Joaldunak et Zan Pantzar (personnage représentant le mal). Selon les provinces, ce dernier personnage diffère mais il garde la même symbolique. Aux quatre coins du Pays Basque, le carnaval appelé « Ihauteri » en basque, est représenté à travers des chants, des danses, de la musique ou encore du théâtre.

Les personnages

Hartza (l’ours), fait partie de la célébration car il représente l’hibernation. Lors du carnaval, les jeunes du village vont faire du bruit dans le but de le réveiller et, ainsi, marquer la fin de l’hiver.
Pour le réveiller, les habitants sont aidés par les Joaldunak, personnes vêtues de peau de brebis, portant un chapeau pointu et des cloches sur leur torse. Munis d’un bâton qui leur sert de fouet, ils chassent les mauvais esprits et les mauvais sorts.
Zan Pantzar est également un personnage que l’on retrouve à l’occasion du carnaval. On lui associe d’autres noms, tels que Miel Otxin ou Ziripot, suivant les provinces mais il garde toujours la même symbolique : le mal en personne. Il accumule les excès et serait à l’origine de tous les incidents et malheurs survenus durant l’année écoulée. Il est souvent représenté par des vêtements tachés de vins et de gras, portant un collier de saucisses et un Xahakoa (gourde pleine de vin) autour du cou. Chaque année, les jeunes qui organisent le carnaval font le procès de Zan Pantzar à la suite duquel il est condamné coupable puis brulé sur la place du village.

@Unai Beroiz

Procès et théâtre

Au Pays basque, il n’y a pas de carnaval sans théâtre et pamphlet. Après avoir arpenté les rues et les maisons du village à la rencontre des habitants, les carnavaliers se consacrent ensuite au « procès ». A travers plusieurs scènes théâtrales humoristiques, les protagonistes proposent une critique sociale et politique des événements de l’année. Le temps est alors au règlement de compte. Les actes sont entrecoupés de danses et de chants. Le basque a une place primordiale dans le carnaval, les chants et la représentation théâtrale se font exclusivement en basque.

A chaque province son carnaval

Labourd
Le carnaval est célébré en deux temps distincts. D’abord, les jeunes du village organisent la tournée des maisons appelé Etxez etxeak ou Kaskarrotak. Celle-ci commence quelques semaines avant le jour du carnaval. L’objectif est d’aller à la rencontre des habitants pour les connaître, échanger avec eux et ainsi créer un lien intergénérationnel. Le collectif s’arrête à toutes les maisons et fermes pour y danser quelques danses et chanter, en échange, il est coutume que l’hôte leur offre à manger et à boire.
Vient enfin le jour du carnaval, dernier jour de « lâcher prise » et l’heure des ultimes farces pour les Zirtzil qui sont de sortie. Les Zirtzil sont des personnages espiègles et farceurs liés à l’hiver. C’est pour eux, la dernière opportunité de faire des bêtises. Ils font tout pour que Zan Pantzar ne soit pas condamné et pour continuer à faire les pitres. Malheureusement pour eux, c’est le printemps, alors représenté par les danseurs vêtus de blanc et de couleurs, qui gagnera la bataille.

@Photo dr

Basse Navarre

Tout comme dans la province du Labourd, la Basse Navarre organise son carnaval en deux épisodes.
Une semaine avant le jour du carnaval, c’est Santibate : la fête des Zirtzil et de l’hiver. Les Zirtzil arpentent allègrement les rues de leur village en chantant et en dansant. Deux Bertsulari, poètes improvisateurs, et des musiciens les suivent et commentent les événements en direct.
La semaine suivante, place à Libertimendua : la fête du jour et de la lumière. Les habitants se rassemblent alors sur la place du village pour assister au procès de Zan Pantzar.

@Maitane Hernandez

Soule
Dans la troisième et dernière province d’Iparralde (Pays Basque Nord), le carnaval est appelé Maskarada. A la différence des deux autres provinces, les Maskarada sont organisées par un seul et même village pour toute la période du carnaval. Les jeunes du village désigné seront alors chargés de la préparation de la mascarade et iront de village en village pour célébrer l’arrivée des beaux jours.
Tout comme en Labourd et en Basse Navarre, le carnaval se décompose en deux représentations : Barrikada et Ofizioa. La première Barrikada se déroule le matin et consiste en une déambulation dans le village, en passant de bar en bar et de maison en maison. Ici, les Zirtzil sont remplacés par le groupe des « Noirs« , tandis que les danseurs, représentant du jour, sont interprétés par le groupe des « Rouges« .
La seconde partie, Ofizioa , consiste au procès du groupe des Noirs. L’issue de la cérémonie reste la même avec une victoire des danseurs « Rouges » qui vient battre l’obscurité des « Noirs« .

@Patxi Beltzaiz

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